-M- Le Grand Petit Concert (live album)
Cet album live est une soirée capturée à la Seine Musicale, un instant sauvegardé de la tournée 2019. Il s’agit d’un tour de chant pour promouvoir l’album Lettre Infinie, sorti en janvier 2019, auquel se greffent des grands succès du One showman.
Après une écoute spontanée de cet album, les premiers qualificatifs sont ceux de la communion, d’un amour partagé avec le public, l’amour de la bonne musique.
Le génie de -M- est ici comme pris en photo, capable de tenir en équilibre entre shows à l’américaine et petites ballades que l’on chante au coin du feu ou encore berceuses pleines de tendresse.
Sur la pochette de l’album apparaît en image la signature de Mathieu Chedid : un M géant qui abrite l’artiste, sa coiffe et sa guitare, entouré de ses automates et sur les 2/3 de la pochette, unis par ce M, en bleu, comme dans un rêve, le public.
1- Une seule corde:
L’émotion est ici palpable, elle ne tient qu’à un fil.
Cette chanson raconte les premiers émois, comment une enfance peut durer éternellement dans l’enveloppe de quelques fébriles notes soulignant avec vigueur un texte, un propos, celui de la beauté, celui qui se partage « au monde entier ».
2- Mama Sam :
Puis s’en vient la frénésie vite suivie par le public, après avoir plongé son armée dans le silence du frisson, Chedid transcende ses admirateurs et chante avec eux son amour pour ce que représente l’Afrique : la simplicité de moyens (une seule corde, les valeurs et la danse, le groove). Encore une fois, la mélodie se met au service du propos. – M – nous invite à danser, chanter à tue-tête, célébrer la vie en somme… Et l’artiste finit par un hommage sobre et sans pudeur à sa grand-mère, la poétesse Andrée, auteure de ces paroles bouleversées en communion.
3- Je dis Aime :
L’hymne à l’amour de la chanson française moderne.
Jamais Piaf n’a été aussi rassemblante. Au milieu du morceau, c’est un faire-part pour un show rythmé par l’instrument du guitar hero français, un solo chiadé à l’orientale, constant et pénétrant, le spectateur est plus que toujours intégré dans le monde de bisounours qu’est la poésie de la musique de Monsieur Chedid, fils.
4- Qui de nous deux :
Morceau marqué par une introduction au beatbox, une démonstration de basse et de grosse caisse. Ce titre live présente la particularité d’être en partie improvisé, le public claque des mains et Mathieu Chedid joue de tout un orchestre, faisant un questions-réponses de vocalises avec les spectateurs. Cette chanson semble d’abord avoir été écrite comme un échange avec le public: « Qui de nous deux inspire l’autre ? », un hommage que -M- nous rend en nous appropriant, peut-être, le mérite de son univers.
5- Lettre infinie :
Une bande son d’une minute introduit les clappements de mains. Puis, balance un dialogue entre le musicien et sa fille Billie. Cette chanson raconte le pouvoir infini du M, le secret d’une carrière, d’un concept, d’une marque, comme un label ou un tapon pouvant remplir n’importe quelle page blanche, n’importe quel vide.
6- Superchérie : écrit par une moitié de Daft Punk
Mathieu s’offre le luxe d’un chœur de plusieurs centaines de choristes. Un chœur dissonant donnant du corps à un morceau rythmée de pauses, de grattages et d’un solo ultra funky comme aime les -M-, offrant aux jeunes venus une performance d’une vie.
7- L’alchimiste : écrit par Brigitte Fontaine
Toujours ce même groove balancé qui donne envie de sauter, ce son métallique et rock digne des Anglais. -M- parle encore de lui mais pour notre plaisir, au fond ce ne sont pas ses textes que cet album live met le plus en lumière mais le show -M-, un son, un virus, une folie qui dépasse les décennies et les types, une fusion de tout ce que la musique peut offrir de beau et bon. Les baffles effacent les phrases pour mettre en liesse la foule, un délire, un moment de vie et de partage. Chedid finit par avouer être dans un « état second » et demande au public de le calmer par des bruits de mer, dirigeant le tout avec humour.
8- L’océan:
Ces bruits de mer nous offrent L’Océan.
Un court moment. La voix enfantine et sensuelle du chanteur résonne et se fige et apaise l’atmosphère jusque la rendre excitée.
9- Massaï :
C’est un long retour aux sources chanté en famille avec sa fille Billie, une instrumentalisation, une fois de plus, suspendue dans les airs, comme l’est la voie aérienne accompagnant un jeu clair à la guitare.
Cette dernière guitare se fait pincer dans un rythme constant et plein de rebondissements, applaudie par l’auditoire, elle ne fatigue pas et montre qu’elle a plus d’un tempo dans son sac. La guitare Billie nous emporte dans un monde de rêve pendant 7 interminables minutes.
10- Billie :
Billie est une nouvelle fois proclamée par et avec son père avec légèreté et insouciance. Tel père, telle fille, un duo spirituel, un échange direct, une déclaration sans détours, une chanson salvatrice.
11- Est-ce que c’est ça :
Voici une version ultra funky du titre, le groove fait de l’ombre aux paroles qui se font ensuite timides derrière un solo énergique…
12- -M- et les automates :
L’artiste nous présente son groupe fait d’automates aux prénoms humanoïdes, et oui Mathieu Chedid est seul sur scène, un véritable one man show accompagné du talent de ses ingénieurs.
13- Psyko Bug – Cardiac Dance :
Un morceau très électrique au son lo-fi à la fois agressif et dansant, une nouvelle fois rythmée par une guitare en délire la foule s’électrise dans une atmosphère électro-psychédélique et contemporaine aux airs d’années 1980.
14- En tête à tête :
Retour à la douceur. Le piano remplace la guitare, sur un titre qui parle de tendre solitude, d’introspection, en somme du luxe de se retrouver en tête à tête avec soi-même dans un monde aussi fou, l’importance d’être seul dans un époque où on fuit la retraite.
15- La bonne étoile (Vanessa Paradis) :
C’est un duo qui chante l’infini petit, la fébrilité de la vie, la chance du bonheur, c’est comme une ode au trèfle à 4 feuilles de l’amour et du désir. Un morceau, sans être le seul dans ce cas, court, intense, féérique et tendre.
16- La Seine (Vanessa Paradis):
Le duo de voix fluettes et angéliques se poursuit sur le morceau issu du dessin animé « Un monstre à Paris », chanson écrite par Vanessa Paradis. L’ambiance est à la gaieté, la complicité légère et l’échange avec le public dans un épisode de Scène Musicale.
17- L.O.I.C.A :
Mathieu est père d’un petit garçon, repère. Il produit pour nos oreilles une chanson piano magnifiant la pureté du nouveau-né, pour immortaliser ce moment où épeler les lettres d’un prénom devient un symbole magique de la création.
18- Adieu mon amour :
C’est une renaissance de l’electro-funk, et on est serrés dans cette boîte de nuit parmi les automates avec cet extrait de l’album qui semble influencé par la musique de Daft Punk. La basse prend beaucoup d’ampleur et c’est la batterie et la guitare qui répondent. Ecouter ce morceau suffit à imaginer un jeu de lumière fou et éblouissant projeté sur la scène et le public. Et dire que ces excellents musiciens sont en fait des machines… un homme et une masse…
19- Le complexe du corn flakes :
L’iconique chanteur de la scène française nous embarque dans un de ses shows à l’américaine, on se retrouve plongé au milieu de la masse qui applaudit à l’unisson une prouesse guitaristique. La partie instrumentale nous renvoie aux plus grands groupes de hard-rock.
20- Grand Petit Con :
Une performance qui mêle à la perfection l’ère des guitar hero des années 1970-1980 et la vague contemporaine de la musique pour jeunes sur un texte qui oppose et lie 2 générations et qui prône la transmission.
21- L’autre paradis :
Voilà maintenant un air aux airs de Christophe qui emporte l’auditeur dans un rêve impliquant un texte simple et naïf comme enfant et une mélodie piano batterie qui installe un silence tendu et frissonnant.
22- Onde sensuelle :
Encore un classique de -M- avec un riff mémorable et fredonnable par tous.
Mathieu Chedid signe sa musique d’ondes sensuelles par sa voix féminine et fragile et son jeu de guitare groovy.
23- Mojo :
Un son lo-fi pour résumer un versant de la musique de -M- : animal, dansant, empli de funk et de solos électriques : une injection de plaisir et un potentiel d’instants sensuels.
24- Machistador / Bal de Bamako : Oxmo Puccino
Pour conclure ce show, Mathieu nous offre un éloge de la séduction sur un rythme binaire entrainant qui fait durer le bien-être dans le temps avec une transition parfaite sur la chanson phare de l’album Lamomali. Ce 2e morceau est une déclaration d’amour à l’Afrique, sa culture, sa simplicité, sa musique. Hommage à l’Afrique rendu avec le rappeur Oxmo Puccino. Et comme à son habitude, le fervent public manifeste sa joie.
Le concert se finit dans une explosion de guitare et de liesse.
25- Superchérie (version acoustique) :
morceau acoustique bonus
Gaëtan Denis