Purple

Stone Temple Pilots – Purple

novembre 2019 |

Voici un classique de la musique grunge. Sorti en 1994, deux mois après la mort de Kurt Cobain, cet album a été un des plus grands succès du groupe américain et souvent classé entre les meilleurs albums de rock de l’histoire. Honnêtement, c’est mérité.

L’album commence par Meatplow, une chanson dure, lente et avec une présence abondante de chœurs. Elle rappelle un peu Alice in Chains (Would, par exemple, qui a été publiée deux ans avant) et elle permet d’introduire l’album, qui change vite de registre avec Vasoline, une chanson plus représentative de l’album et qui anticipe l’évolution du grunge des années postérieures avec un rythme plus élevé et des chœurs plus harmonieux (à la Foo Fighters, si vous voulez). Aussi un des grands succès commerciaux du groupe, Lounge Fly, c’est du pur Stone Temple Pilots : rock plus classique, très mélodique et avec des changements brutaux dans le rythme.

Et alors on arrive à Interstate Love Song, dont on ne peut souligner suffisamment sa qualité et importance dans le monde du grunge. Plus de 133 millions d’écoutes sur Spotify, plus que The Man Who Sold the World de Nirvana ou Jeremy de Pearl Jam. Pour VH1, la 58e meilleure chanson de l’histoire du rock. Mettre l’accent sur quelques aspects de cette chanson (les guitares ou les paroles par exemple) ferait oublier beaucoup d’autres aspects nouveaux et extraordinaires.

Et la meilleure chose qu’on peut dire de cet album c’est que Interstate Love Song n’est pas en rupture avec le reste des chansons. Still Remains, la chanson qui suit, serait un hit dans n’importe quel autre album, avec un rythme soutenu pendant toute la chanson grâce à une batterie super puissante et des paroles accrocheuses. Après, Pretty Penny enlève un peu d’intensité avec un son acoustique et une seule voix, cela donne une pause et allège un peu l’album (de la même façon que Pearl Jam qui utilise dans ses albums ce genre de chanson : Daughter est l’exemple plus apprécié). Avec Silvergun Superman ils récupèrent l’agressivité, la sonorité grunge et les changements de rythmes avec des guitares et des riffs puissants. Même si la chanson suivante, Big Empty, commence par une espèce de blues, elle se transforme vite en une chanson agressive mais avec des vocales plus intenses, qui donne un résultat magnifique, dans le niveau général de l’album. Pour être clair sur Unglued, la chanson plus courte : elle pourrait être une version lente de Lukin’ de Pearl Jam. Aussi simple (et divertissante) que ça. Army Ants c’est une chanson avec des extraits psychédéliques et qui anticipe la dérive du grunge des années postérieures avec des rythmes plus élevés et une batterie puissante. Elle anticipe Kitchenware & Candybars, la chanson finale de l’album : une combinaison de passages simples où les paroles intenses et pessimistes classiques du grunge prennent toute la place et des passages beaucoup plus agressifs qui y répondent. À la fin de cette chanson, on attend un extrait d’une chanson de Richard Peterson, une blague de la part du groupe.

Soit en tant qu’intéressé par la musique grunge, soit en tant qu’intéressé par l’histoire récente de la musique rock, on vous recommande cet album. Cette année, en plus, il a été remastérisé avec des nouvelles chansons live et des versions acoustiques. A ne pas manquer !

Ceferino Varón González