Florian Pellissier Quintet – Bijou Voyou Caillou
Il en est de certains albums comme des livres de vulgarisation scientifique : leur présence nous émerveille, nous enrichit, nous grandit. Le présent disque de Florian Pellisier est de ceux-là.
Bijou : A n’en pas douter ! Tant dans l’exécution impeccable des 11 titres, que dans la présence d’invités selects (Arthur H, Anthony Joseph) ou encore dans la réalisation en tirage ultra limité de 100 exemplaires numérotés.
Voyou : Intru orthographique du titre, clin d’œil amusé d’Arthur H sur le 3ème titre de l’album. Qualificatif amical s’adressant à l’ensemble du quintet qui réussit à construire un album d’une variété incroyable, alternant les titres parlés, le jazz instrumental « classique » et les élans plus « free », tout en lui assurant une unité exceptionnelle.
Caillou[x] : identiques à ceux semés par le petit Poucet du conte pour retrouver son chemin. En guise de repères, ce sont ici les très nombreuses références et inspirations qui guideront l’auditeur au cours de son périple musical.
Dans le détail maintenant. Il est difficile de choisir un titre plutôt qu’un autre tant chacun apporte un plaisir particulier. Prenons par exemple Boca, titre du milieu de l’album où l’excellentissime Anthony Joseph vient poser son spoken word sur les compositions du quintet. Un piano et une contrebasse en toile de fond sont soumis à quelques contre-temps que la trompette vient rappeler au rythme pour que les 8 minutes que dure ce morceau nous apparaissent vraiment trop courtes.
Poursuivons peut-être avec le dernier titre. Alors que de nombreuses productions actuelles semblent témoigner de la difficulté à construire des albums de plus de 30 minutes et farcissent de morceaux insipides les dernières pistes pour ne pas trop mécontenter les dindons auditeurs, Jazz Carnival regorge d’une énergie musicale comparable effectivement aux « déboulés » carnavalesques de Guadeloupe. Ce titre est tout simplement fabuleux.
En son temps, Henry Miller partageait sa passion pour la Grèce et son peuple dans de magnifiques romans. Florian Pélissier, le voyageur, suscite la même envie de dépaysement sincère. Le Coup de foudre à Thessalonique à défaut de nous transporter jusqu’en Grèce nous amène à tomber amoureux de la musique, de l’atmosphère et des paysages musicaux que dessinent tour à tour les membres du quintet.
C’est l’été, les vacances et le repos. Un conseil pour commencer comme il se faut cette période :
Lisez cet été le Colosse de Maroussi, d’Henry Miller à l’ombre d’un parasol, avec Florian Pélissier Quintet dans les oreilles.
Nicolas Duquenne