Réédition de Music for masses de Depeche Mode

Réécouter cet album qui a trente ans, c’est un peu comme retrouver une boîte avec d’anciennes lettres d’amour. On croit en connaître le contenu mais on se surprend à pleurer en les relisant. Certes, Depeche Mode est toujours omniprésent, enchaînant albums et tournées et il est très difficile de les oublier mais les temps ont changé et ce qu’ils nous offrent aujourd’hui est souvent aseptisé, formaté.

Ce Music For The Masses, enregistré en France, et qui les a propulsés au rang mondial (souvenez-vous du Live 101 enregistré au Pasadena Rose Bowl) a réellement laissé des traces dans les années 80. Never let me down, qui ouvre l’album est devenu un incontournable, clôturant encore aujourd’hui systématiquement chacun des concerts de DM. The Things You Said porté par un Martin Gore plus sensuel que jamais, nous donne encore la chair de poule, comme si le temps n’avait pas d’effet sur l’émotion. Le plus faible Strangelove, qui était le premier single extrait de l’album, et bien que ne collant pas avec l’ambiance générale de l’album, plus sombre, ferait pâlir d’envie une foultitude de groupes contemporains. Behind the wheel, Nothing et même le très anxiogène Pfimpf n’ont quasiment pris aucune ride. Et c’est là la magie de Depeche Mode. Utiliser des instruments qui évoluent à vitesse vv’ et créer une musique intemporelle. Ils sont rares les groupes qui traversent les âges en gardant une telle qualité. Et tant pis s’ils font de la musique de masse.

Sébastien Beel

Vinyle disponible chez Balades Sonores