King Gizzard and the Lizard Wizard

décembre 2018 |

Les fans de King Gizzard and the Lizard Wizard attendaient ce moment depuis très longtemps ! Sans doute depuis le début de leur coup de foudre pour ce jeune groupe de 7 Australiens au nom (et musique) psychédélique et à l’immense talent. La réédition en vinyle de leurs cinq premières œuvres est une réalité en couleur (et malheureusement limitée) ! Les tirages des LP originaux étaient confidentiels, pour une poignée de croyants. Depuis quelques années ils s’arrachaient à des prix d’or, des pétitions avaient eu lieu pour leur réédition. Finalement la maison d’édition officielle du groupe a décidé de nous les offrir pour Noël.

Je n’ai pas voulu distinguer un des 5 albums réédités pour en parler, ils sont tous bons. Et puis, il est impossible de parler de ce groupe via un seul album. Cela peut s’avérer dangereux pour des personnes qui ont une vision « mono-genre » de la musique, on peut les embarquer dans une fausse direction. La musique de King Gizzard est versatile, imprévisible, remplie d’idées et de concepts nouveaux, colorée comme leurs superbes pochettes. Plusieurs genres peuvent se mêler dans leurs albums mais deux principes fondamentaux les caractérisent : le psychédélisme est un concept/idée par album développé dans une variante musicale du psychédélisme. Tantôt pop, rock, surf, punk, garage, jazz easy listening, oriental, metal, soundtrack…

Avec ce lot de rééditions on se retrouve aux premières années du lézard magicien. Aux années les plus intéressantes du groupe (et des grands groupes en général), là où se situe leur quintessence. On commence la rétrospective en 2011 à une année de leur naissance avec leur deuxième EP et on arrive à la fin de leur adolescence en 2014. Avant de rentrer dans le vif du sujet, dans l’âge de la maturité, de la reconnaissance et des grands chefs d’œuvre. On est au premier tiers de leur discographie très prolifique.

Le EP Willoughby’s Beach et leur premier album 12 Bar Bruise, sont très représentatifs du genre garage. Comme dans les années 60 aux States où la moitié des jeunes formaient des groupes et enregistraient dans le garage de leurs parents, les King Gizzard ont autoproduit ces deux disques chez eux à Melbourne. Le son est brut, les riffs acérés, la voix de Stu McKenzie (le leader du groupe, chanteur et guitariste) a toute la fougue de sa jeunesse.

Le deuxième album Eyes like the Sky est une de leurs plus belles pièces, le mouton à cinq pattes de leur discographie. Une musique de film orientée western pour servir d’arrière-plan à une histoire de Far West écrite et racontée par Broderick Smith.
Enfin le troisième (Float Along – Fill Your Lungs) et quatrième album (Oddments) qui font dériver le son des Australiens vers un rock plus mélodieux, parfois soul, plus structuré et surtout plus psychédélique. Ils sont tous les deux annonciateurs de leur futur, ils ont servi de rampe de lancement à cette fusée atypique qui monte de plus en plus haut. Pour rejoindre la constellation australienne du rock, aux côtés d’AC/DC, Nick Cave & the Bad Seeds, INXS, Dead Can Dance, Midnight Oil ou Tame Impala.

Christos Agoros