Mount Kimbie – What Love Survives

Il y a sept ans, nous découvrions le minimaliste Crooks and Lovers, qui a eu l’audace de mettre tout le monde d’accord. Cet opus a positionné le duo londonien en tant qu’ambassadeur du courant post-dubstep genre musical électronique fusionnant techno, deep-house et UK garage. Cette année, Mount Kimbie nous revient avec leur troisième album Love What Survives qui nous certifie que le champ des possibles de Dominic Maker et Kai Campos se révèle bien plus large que prévu.

Contrairement aux albums précédents, ici le changement s’opère dans une optique collaborative. Le duo londonien nous a en effet concocté un album aux petits oignons et soigne leur liste d’invités. On croise l’artiste franco-mexicaine Andrea Balency, la chanteuse londonienne Micachu, leur complice de longue date James Blake et enfin l’extravagant King Krule.
Rien ne laissait présager un tel casting à l’écoute du titre d’ouverture Four Days and a Day qui se veut entièrement instrumental et évoquant les nervosités urbaines. Et très vite, Blue Train Line démarre conduit par un King Krule à l’attitude punk désabusé apportant toute sa densité à ce morceau abrasif et galopant. Leur vieux camarade James Blake, répond présent sur deux titres. L’indiscutable We Go Home Together teinté de synthétiseurs analogiques prend des allures de récital romantique. Enfin, How We Got It By qui débute par une rythmique simpliste accueille un piano épuré nous proposant alors un titre tout en émotion.

Et c’est à juste titre cette énergie et cette intensité émotionnelle qui émergent de Love What Survives. Du dansant Delta à la pop tropicale et bariolée de Marylin, ce sont ces collaborations et mélange des genres empreints de sonorités nouvelles qui marquent la curiosité du duo à explorer de nouvelles zones musicales et soulignent ainsi la trajectoire de Mount Kimbie dans leur processus créatif toujours aussi passionnant.

Gwénaël Lamy

Vinyle disponible chez Balades Sonores