Lumerians – Call Of The Void

janvier 2019 |

Formés en 2006 à San Francisco, les Lumerians produisent leur 3ème album sur l’excellent label londonien Fuzz Club Records. Après un silence de 4 ans et une installation à Oakland, c’est avec un mélange éclectique d’influences que nous revient le quatuor. Les 8 compositions de l’album tirent toutes leur inspiration du krautrock germanique des années 70, du space-rock étasuniens des 80’S, du free-jazz et de la drone music actuelle.

Principalement instrumental, l’ensemble apparaît très cohérent dès la première écoute : pas de lassitude, ni de monotonie, chaque titre a sa propre identité sonore et une structure musicale clairement identifiable. La teinte psychédélique d’un titre comme Signal réjouira les amateurs d’un groupe comme My Bloody Valentine, avec lequel Lumerians ont d’ailleurs déjà partagé la scène. Dans ce morceau, l’efficacité des synthés eighties n’est plus à démontrer. D’autres titres, plus sombres, font immanquablement penser à un groupe comme Motorama.

En introduction de l’album Fuck All Y’All est particulièrement réussi. Il nous plonge irrésistiblement dans des cascades d’arpèges synthétiques chers au krautrock avant que des guitares électriques ne reconduisent l’auditeur vers l’époque actuelle.

D’autres titres (Silver Trash, par exemple) laissent entendre les voix de Jason Miller (synthès et guitares) et de Marc Melzer (basse) nous raconter « …un voyage à Big Sur pour y faire du camping et y rencontrer des êtres inter-dimensionnels… ». Surprenant direz-vous ! Pas tant que ça si on se reporte à l’origine du nom du groupe : une race d’extraterrestres peuplant quelques épisodes de Star Trek.

Lumerians ont décidé (et réussi) d’échapper à la pesanteur et aux contingences de notre vie matérialiste. Ils construisent pour cela une musique galactique inspirée des grandes heures du space rock. Nos existences, allégées par les nappes musicales lumieriennes, survivent aux vicissitudes terriennes…au moins le temps d’un album.

Nicolas Duquenne