In Between de The Feelies
D’emblée, l’album peut dérouter le fan qui n’a pas écouté The Feelies depuis le post punk épileptique de Crazy Rythms en 1980. In Between s’ouvre sur une ambiance boisée, feu qui crépite, guitares sèches, grelots… A la première écoute, ce qui saute aux oreilles ce sont ces mélodies immédiates et claires et l’impression d’avoir à faire à Loaded du Velvet en moins éthylique (Stay The Course). En somme, l’album pop parfait et innocent de ce début de printemps.
Au fil des écoutes on cherche toutefois nos Feelies urbains et tendus. Petit à Petit, on découvre un album aux structures et mouvements complexes. Une batterie minimaliste vient soutenir les arrangements de guitares malins de Glenn Mercer et Bill Million et certains titres finissent par agir comme de véritables madeleine de Proust (Gone, Gone, Gone).
Il est beaucoup question de temps sur cet album (Time Will Tell mélancolique à souhait), comme si les Nerds de Crazy Rythms avaient peur de la maturité. Qu’on se rassure ils sont toujours là… Mais à la place de l’arbre décharné et froid du premier album, se dresse aujourd’hui un chêne majestueux et luxuriant. Conscient de l’impact considérable qu’il a eu sur le rock lo-fi des 90’s le groupe se fend d’une dernière piste monolithique et quasi bruitiste de 10min histoire de remettre quelques pendules à l’heure à une époque ou Sonic Youth n’existe plus.
Barthélémy Beaussart
Vinyle disponible chez Ground Zero, Pop Culture Shop et Balades Sonores