Stains of silence

Girls Names – Stains on Silence

juillet 2018 |

Il y a un mois de cela le groupe irlandais Girls Names sortait son quatrième album Stains on Silence. S’ils avaient habitué leur public à un son post-punk bien péchu, notamment avec leur précédent opus, Arms Around A Vision, c’est un virage à 180° qui attend les fans de la première heure. En effet, le quatuor explore un univers bien plus sombre qu’à son habitude.

Ce disque a deux fils conducteurs qui apparaissent très clairement à son écoute. On y retrouve de fortes influences 80s, le groupe étant de toute évidence très inspiré par cette période. Cela se ressent par exemple dans l’excellent 25 qui est largement inspiré par les Cocteau Twins et auquel le synthé apporte une touche rétro très new wave, ainsi que dans la dimension expérimentale de The Process et surtout dans l’instru et la voix de Haus ProudCathal Cully rappelle étrangement le chanteur de Depeche Mode, Dave Gahan.

Au delà des clins d’œil aux années 80 il y a un autre point commun majeur entre les chansons de Stains On Silence : elles interpellent toutes par leur atmosphère étrange, mélancolique et assez angoissante. Le titre éponyme illustre parfaitement cela puisque semble venir tout droit de la soundtrack d’un film d’horreur. L’air y est funèbre, les paroles sont chantées d’une voix d’outre-tombe, le résultat est super glauque, à la limite du goth. A Moment and A Year est tout aussi bizarre ; c’est un morceau instrumental où le quatuor se permet toutes sortes d’expérimentations et le résultat est complètement déroutant. Girls Names ont un son unique et ils savent comment intriguer leur auditoire. Cependant ils achèvent cet opus sur une note plus légère avec Karoline, le titre le plus vivant et le plus facile d’accès de ce disque. L’énergie et le ton de ce morceau le rapproche fortement des anciens morceaux du groupe.

Girls Names profitent donc de ce nouvel album pour se renouveler et s’essayer à des sonorités plus obscures et torturées qu’auparavant. Et le résultat est époustouflant. Verdict : c’est loin d’être le disque le plus funky de la terre mais c’est très certainement l’un des meilleurs de l’année !

Lydia Mdjassiri