Violence

Editors – Violence

mars 2018 |

Nouvel album et une nouvelle opportunité perdue pour le groupe de Birmingham de se découvrir une vraie personnalité dans la scène indépendante. On trouve ici plus d’électronique, plus proche de son ancien Papillon que de Sugar, et des sonorités très généralistes qui font de Violence un travail très compact et facile à écouter mais pas vraiment excitant. Cette impression se renforce aussi à cause des paroles intenses et du contenu politique (Tom Smith a déclaré in Billboard qu’il a composé Hallelujah So Low après son voyage avec Oxfam pour rendre visite aux réfugiés en Grèce), ce qui ne se mélange pas vraiment avec des rythmes tellement marqués, parfois prévisibles. On a l’impression, au meilleur de cas, d’écouter un substitut du dernier Coldplay, même si tout reste fun et techniquement correct.

Globalement il y a plus d’électronique ici, ce qui rendra sûrement leurs concerts de cet été vraiment divertissants. Même s’il y a des chansons qui ont un côté un peu moins superficiel, comme No Sound but the Wind ou Magazine (avec des paroles destinées à Trump), ils ne perdent jamais ce rythme intense et facile à suivre. Il y aussi une évolution sur la tonalité vocale que Smith utilise et on peut entendre une amplitude de sonorités qui manquait aux albums précédents, spécialement remarquable sur Nothingness. En fait, Smith et Justin Lockley sont très sobres pendant tout l’album, ce qui fait de Violence un travail très consistant, sans trop de points faibles. Même si Cold ou Belong peuvent rappeler The Killers, les américains n’ont pas encore montré un travail aussi régulier.

Si ce weekend vous sortez en soirée et si vous finissez dans une boîte qui diffuse une chanson du dernier album d’Editors n’hésitez pas : restez là, ça se passera bien. Par contre, n’attendez rien d’exceptionnel, ni une chanson qui vous fera douter si c’est Editors, ou même de changements brutaux de registre. En fait, peut-être que tout l’album sera diffusé, sans même que vous le réalisiez. The Guardian a décrit Violence comme Career peak… On espère encore mieux d’Editors.

Joseph Monge