Shikantaza de Chinese Man
Cinq années après Racing with the Sun, le trio français Chinese Man est réapparu dans les bacs de nos disquaires avec le produit d’une pérégrination entre la France et Bombay aux allures de voyage initiatique. Ce nouvel album intitulé Shikantaza, mot japonais emprunté au bouddhisme zen, semble nous inviter à la contemplation et la méditation.
Et en effet, nos maîtres zazen des platines et du sample sont allés chercher des sonorités instrumentales empreintes d’une touche d’exotisme venu d’orient. Une nouvelle aspiration musicale qui n’oublie néanmoins pas les racines plus hip-hop et une tradition du featuring avec notamment plusieurs rappeurs comme, entre autres, Taiwan MC ou Dillon Cooper, qui viennent poser sur certains titres de l’album.
Shikantaza est une combinaison complexe, au résultat assez hypnotique, d’influences éloignées qui finissent par se rejoindre dans un sens du rythme captivant. Un titre comme Wolf par exemple, mélange ainsi des rythmiques synthétiques, des extraits audio de films, des riffs de piano, du scratch, autant d’éléments qui, une fois réunis, forment un environnement musical unique et cohérent.
Mais le vrai travail de cet album, c’est bien avant tout la recherche de nouvelles sources musicales. Qu’elles soient chinoises et plus globalement asiatique dans Blah !, mais également indiennes sur Maläd, elles apportent une couleur, entre chaleur et mysticisme, qui sied tout particulièrement à ce travail de collage sonore.
Chinese Man réussit donc une nouvelle fois à marier des éléments disparates et hétéroclites pour finalement créer un recueil de titres qui semblent couler de source. Une réalisation à la fois évidente et étonnante dans laquelle réside toute la force d’attraction de ce nouvel album.
Julien « Jay » Sahuquillo