Interplanetary Class Classics des Moonlandingz
La première fois qu’on a entendu parler des Moonlandingz c’était en 2015 sur l’album du Eccentronic Research Council. Il s’agissait d’un groupe fictif permettant à Adrien Flanagan d’extérioriser ses problèmes dûs à la célébrité. Interplanetary Class Classics est donc une mise en abyme, réalisé par un groupe qui n’existe pas vraiment.
Pour donner corps au projet Flanagan s’entoure de deux cinglés de la Fat White Family (élu groupe le plus dangereux d’Angleterre depuis que les Libertines ont abandonné le poste) et décide que le groupe cristallisera tout les dangers du Music Business.
L’album a cette particularité rare de sentir à la fois la vaste blague et le malaise le plus total. Tout ici est déréglé, décalé, torturé et paranoïaque… I Don’t Feel Alright hurle Lias Saoudi dès le deuxième morceau… Les titres renvoient tour à tour à la luxure (Glory Hole) au meurtre (Strangle Of Anna) bref… A la haine en général (The Rabies Are Back)
On rapproche la démarche kamikaze de Tyrany de Julian Casablancas & The Voidz dans la volonté KO technique dans le monde de la musique. Pas de chansons pop sur la tracklist (si on excepte le plagiat Velvetient Strangle Of Anna) mais un long tunnel psychotique et cauchemardesque peuplé de claviers bourdonnants, de bizarreries électroniques et d’une voix de cadavre…
Album repoussant donc, mais symptomatique d’une époque où chaque semaine des groupes bien sous tout rapport font la queue pour poser en couverture du NME… Les Moonlandingz sont là pour annoncer la désillusion qui les attend.
Barthélémy Beaussart
Vinyle disponible chez Balades Sonores