In Spaces de Haring
Lorsqu’il s’agit d’évoquer l’exotisme et les rêves spatiaux, il est assez rare de parler de la Belgique. Pour autant, c’est dans ce sens qu’il nous faut nous diriger pour découvrir le travail de Haring et sa musique électronique planante et transcendantale.
Après plusieurs EP, il sort ce 5 mai 2017 son premier album intitulé, à juste titre, In Spaces. Avec un enregistrement entre Bruxelles, où il réside, Paris et Istanbul, Haring nous plonge dans ses ambiances downtempo et lancinantes. Dans un style rappelant parfois M83, il joue de nappes de synthétiseurs pour contrebalancer des mélodies presque enfantines, mais sait aussi faire appel à des boîtes à rythmes plus sèches et plates pour enfoncer un clou entêtant et pénétrant.
Ainsi d’un Phase I nuageux à un Night Jaunt plus électro dance, en passant par Home et son esthétique eighties désuète, In Spaces est une pérégrination. Une aventure musicale qui semble collecter des moments de voyages, des émotions fugaces enregistrées délicatement, presque subtilement capturées sur l’instant.
On sombre alors dans cette nébuleuse sonore pour s’y fondre au point de découvrir qu’elle renferme plus nos propres souvenirs que ceux de l’artiste. In Spaces a cette magie de nous offrir d’avantage un moment d’introspection qu’il ne nous donne à voir la vision de son auteur. A moins, peut-être, que l’artiste et son auditoire s’y rejoignent dans une parfaite symbiose.
Julien « Jay » Sahuquillo