A ta merci de Fishbach
Quelle magnifique surprise que cet album de Fishbach. Morceau après morceau, on chemine dans le passé modelé à la sauce 2017. Flora Fishbach a cette faculté naturelle de moduler sa voix qui nous rappelle à s’y méprendre tour à tour Françoise Hardy (Un beau langage), Rose Laurens (Un autre que moi), Catherine Ringer (On me dit tu), Jain en version lente (Invisible désintégration de l’univers), Christophe (Le meilleur de la fête, A ta merci), ou encore Sylvie Vartan (Mortel).
Mélange doux de textures vocales qui se marient merveilleusement bien. A ta merci, c’est un voyage introspectif, un retour à nos souvenirs d’enfant, un album qui a le goût du Malabar, bulle de chewing-gum rose qu’on s’amuse à faire claquer pour faire rire les copains. Une parfaite alchimie musicale, de l’électro mais pas trop, des boites à rythmes qui sonnent la victoire des Bleus à l’Euro 84, et ci et là, une guitare qui, lentement, nous fait chuter dans un puits sans fond.
Issue d’une génération décomplexée, Fishbach ose, avec une insolente impudeur, exposer ses blessures. Surtout ne pas se fier au jeune et jolie, l’artiste a l’âme d’une guerrière et le prouve en concert. Pas de place pour le compromis, la patronne, c’est elle. Un premier album trois étoiles qui présage le meilleur de l’avenir de la pop française. A suivre.
Sébastien Beel
Vinyle disponible chez Balades Sonores