Here comes the cowboy

Mac DeMarco – Here comes the cowboy

septembre 2019 |

Le prolifique Mac DeMarco a encore frappé ! Et cette fois-ci, sous la houlette de son propre label, Mac’s record label. Enregistré chez lui dans sa maison mi-studio mi-cabinet de curiosité, « Here comes the cowboy » ne déroge pas au protocole Mac : de la folk déjantée en veux-tu en voilà !
Et à se demander si c’est fait exprès, la sortie des albums du Canadien débarquent souvent en pleine période de marcel et champ de tentes 2secondes. Pour le plus grand plaisir des festivaliers, à qui ça laisse le temps d’écumer les différents opus pour mieux chanter à tue-tête sur les prestations théâtrales de sa majesté DeMarco.

Dès sa sortie, cet album a divisé les aficionados de la première heure. À droite, on y voit un simple plagiat de l’album Be the cowboy de Mitski, alors qu’à gauche, un album sans âme d’un Demarco fatigué par 10 ans de nuit sur le plancher la bouteille encore à la main. Et au milieu, juste des gens contents de se chatouiller les tympans qui ne comprennent pas le pourquoi du comment de tout ce tintamarre.
Parce qu’au final, moins bon que le meilleur ou mieux que le plus mauvais, ce qu’on retient d’un album de Mac c’est qu’après avoir écouté la face A puis retourné la galette, on a toujours le sourire d’un bambin de 8 ans à qui on a filé 45 sous pour s’acheter des crocodiles à la boulangerie à côté de l’école.
Et ici, au crépuscule de sa vingtaine, Mac nous rince de son cocktail préféré. Sur base de riff de guitare chancelants, on retrouve tout ce qu’on aime. Des synthés bien timbrés sur la pépite psychédélique On the square. De la love song à l’égard de sa dulcinée (K). Une bonne dose de mélancolie surréaliste sur fond de gazouillement dans Preoccupied et quelques WTF songs dont lui seul connaît la recette (on peut néanmoins se questionner sur le réel intérêt de Choo choo).

In fine, on est transporté par vagues successives dans les différentes humeurs d’un Demarco tantôt espiègle, tantôt virtuose, mais qui semble tout bonnement prendre toujours autant son pied à la production de ses albums.

Hugues Hazard