Joe Hisaishi – Kissho Tennyo
Chihiro chutant dans le ciel avec Haku, le combat entre Ashitaka et le démon, la première apparition de Totoro à l’abri du chat bus, sont des scènes faisant partie des meilleurs films d’animation de l’histoire du 7ème art. Si ces films sont devenus cultes, le choix de la bande son n’y est pas étranger. Pleins de justesses, les compositions de ces films permettent au spectateur de ressentir les émotions des personnages. Derrière les bandes-son de la majorité des films produits par le Studio Ghilbi, il n’y a qu’un seul homme, sans doute le compositeur japonais le plus connu, Joe Hisaishi.
Ce compositeur est mondialement reconnu pour ses travaux dans de nombreux films par sa réelle identité musicale comprenant des patterns musicaux au piano, qui lui sont propres. Mais avant de se retrouver à travailler sur les films de Miyazaki, Hisaishi a travaillé sur plusieurs « images album » de différents manga. Kissho Tennyo, un manga des années 80, fait partie de son palmarès. Racontant l’histoire d’une lycéenne ayant les pouvoirs d’une divinité, Kissho Tennyo est un shôjo, c’est-à-dire un manga pour jeunes adolescentes, relativement sombre.
Dans cet album contenant 10 morceaux, sorti initialement en 1984, Hisaishi fait ses premières expérimentations en musique électro en créant des morceaux d’ambiances qui laisse aisément imaginer les types de scènes dont elles s’inspirent. Nul besoin de lire préalablement le manga pour profiter de l’expérience, sa musique est visuelle.
Le premier morceau, Legend of Tennyo, est composé d’un jeu d’accords aux synthés qui donne le ton de l’album. Le morceau suivant, Kanou Sayoko, installe un climat pesant avec des sons electro-funk nippone des 80’s. De Flight of Tennyo à Premonition, les tracks ressemblent aux musiques de poursuite des jeux Nintendo, qui sont frénétiques et entraînantes. Hisaishi conclut cet album avec Reincarnation, qui est une reprise de Legend of Tennyo au piano. C’est donc sur une musique calme que se termine cette aventure sonore,à l’image d’une intrigue qui prend fin.
En conclusion, cet LP permet d’y découvrir une autre facette du compositeur mais c’est aussi une illustration parfaite du concept « image album ». Réédité par LAG records, il est sorti le 26 février, avec une nouvelle couverture artistique réalisée par Luna Monogatari.
Mohamed Djerrab