Aforger de Douglas Dare
Insatiabilité technologique, identités brouillardeuses, tel est le monde dépeint par Douglas Dare. Deux ans après Whelm, le Britannique déploie toute sa créativité et nous livre avec mélancolie et intimisme les maux d’une société moderne.
Dans son nouvel album Aforger, l’artiste nous invite à entrer chez lui, ici où les pianos s’entremêlent, là où s’alternent sons graves et silences détonants. On pense parfois à James Blake ou Jack Condon mais le talentueux Douglas Dare nous expose sa singularité en mêlant méthodiquement cuivres grinçants, pianos électrisants enveloppés de sa voix grave et pénétrante.
Introduit par le majestueux DoubleThink, cet album résonne comme une recherche permanente de sonorité et nous provoque par sa surprenante diversité. La noirceur électronique de New York bataille avec la voluptueuse envolée de Stranger. Les ambiances, tantôt minimalistes tantôt pesantes revêtent un caractère abyssal à l’image d’Aforger où se propagent les expérimentations mélodiques.
Le piano devient notre phare au milieu du maelström mélancolique de Douglas Dare. Plongés dans le gouffre insondable des tourmentes de l’artiste, il est une lumière salvatrice face à des percussions intimidantes.
Vous l’aurez compris, Douglas Dare nous propose avec Aforger des textes directs ancrés dans un monde complexe, sombre et envoûtant, totalement libre qui déconcerte tant il est étrange de s’y sentir bien.
Gwénaël Lamy