Mike Patton/Jean-Claude Vannier – Flower Corpse
Mike Patton est un oiseau rare qui survole la musique des trente dernières années avec ses projets éclectiques. Un infatigable chanteur-compositeur-musicien qu’on ne peut pas mettre dans une cage, dont le fil directeur de sa carrière a toujours été le changement, l’expérimentation dans presque tous les domaines musicaux. Au sein d’un même groupe ou via des multiples collaborations. Hard rock, pop, electro, jazz, musiques de films, hip hop, trip hop, expérimental, classique font partie des branches où il s’est posé pour composer une tripotée d’albums ou interpréter des chansons. Loin des mainstreams et des chansons commerciales rabâchées par les médias des masses. Dans un monde où l’art avec un grand A a toute sa place !
Flower Corpse est son dernier projet. Une collaboration avec une très grosse pointure : Jean-Claude Vannier, un auteur-compositeur-arrangeur musical français. L’homme derrière l’histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg et une multitude de chansons françaises, musiques de films etc.
Ce mariage musical est loin d’être étonnant ! Mike Patton apprécie beaucoup la France. On l’avait compris avec la pochette de son sublime projet trip-hop Lovage où il a copié le No2 de Gainsbourg, avec son groupe Fantômas, avec sa reprise de la chanson de Jackie de Brel et tous les mots français qu’il glisse dans ses paroles.
Flower Corpse est à l’image de Mike Patton : Bizarre par les paroles et certaines phrases musicales, théâtral. Le côté expérimental est présent – comme dans tout œuvre pattonien – mais ne devient pas une contrainte auditive susceptible d’éloigner nos oreilles. On est dans une ambiance de bande originale de film, que les deux compères affectionnent tant. Patton a mis son costume de crooner en laissant un peu de côté ses extravagances vocales, dans les graves ou les aigus. La musique a un côté retro, presque gainsbourgien, avec des arrangements magiques dont seul Vannier a le secret.
Flower Corpse est cool. Comme un mariage franco-californien peut l’être !
Christos Agoros