Bonobo

Migration de Bonobo

janvier 2017 |

Avec ce 6ème album studio, entièrement réalisé à l’ordinateur, Bonobo alias Simon Green nous livre probablement la plus accessible de ses productions.

Migration arrive après une tournée épique de plus de 18 mois, où les nombreuses rencontres ont évidemment nourri les nouvelles compositions. Simon Green, désormais installé à Los Angeles multiplie donc les collaborations : Jon Hopkins est au clavier dans la plage d’ouverture Migration, Chet Faker (récemment débaptisé et désormais dénommé Nick Murphy) intervient sur No Reason, et le groupe new-yorkais Innov Gnawa orientalise totalement le titre Bambro Koyo Ganda, pour ne citer que quelques-uns de ces featurings.

Ces multiples collaborations aboutissent à la construction d’ambiances particulièrement (trop ?) contrastées d’un titre à l’autre. Ce parti pris est totalement assumé. Bonobo nous a habitué à imbriquer admirablement instruments acoustiques et sons numériques au point de les confondre. Il pousse ici la logique de fusion à une échelle supérieure tissant un véritable patchwork musical.

Au final Migration réussit le tour de force d’associer de manière homogène des titres aux atmosphères composites. Il satisfera les fidèles de la première heure notamment avec le très réussi Grains, et permettra de rencontrer un nouveau public, avec des titres taillés pour les clubs tels que le très efficace Outlier.

Certains pourront cependant regretter que Simon Green délaisse les explorations sonores et les influences jazzy des premières productions (Animal Magic et Black Sands) au profit d’une création électro (pop) déjà entendue et beaucoup moins inventive.

Nicolas Duquenne

Coups de cœur de Ground Zero et La Voie du Silence