Firinga de Brice Guilbert

janvier 2017 |

L’album Firinga de Brice Guilbert nous conduit cette fois encore sur les sentiers escarpés de la Réunion. Après les très réussis Kréol et Feitsong la créolité est assumée ici dans chacun des 11 titres, dans chacune des paroles.

Le morceau Vyin nous emmène au bord de la ravine aux cabris, funambule habile, personne n’y est tonbé. On aimerait aussi partager cette partie de Domino, entre amis, bercés par le souffle du vent au bord de lagon, sous les filaos.

La guitare est omniprésente, tantôt percussive, elle remplace étonnement le traditionnel roulis du kaïambe, toujours mélodique, elle accompagne la voix sensible de Brice Guilbert. Cette voix qu’il pose, qu’il susurre ou qu’il teinte d’une couleur qu’Alpha Blondy ne renierait pas, dans Si o.

Un ensemble homogène, cohérent, remarquablement intelligent, sans aucun pathos, ni aucun folklore, mais imprégné d’une noble nostalgie, d’un Santimen d’amour envers cette identité réunionnaise que nous avons la chance de partager le temps de cet album.

Un regret toutefois, qu’aucun billet d’avion n’accompagne Firinga. Qu’à cela ne tienne, montez le chauffage, lancez le disque de Brice Guilbert, fermez les yeux et écoutez encore et encore… Ça y est, vous y êtes.

Nicolas Duquenne

Coup de cœur de Balades Sonores