Electric Pyramid – Electric Pyramid
Dès les premiers coups de baguette, ça saisit… comme si ce son nous était très familier… oui mais… non, Electric Pyramid vient d’exaucer un premier album éponyme au printemps 2021.
Et il y a tout ce qu’on aime à l’intérieur quand on est amateur de rock authentique… les montées, les cavalcades rythmiques, les guitares héroïnes, les breaks bien sentis et un lead vocal qui embrasse toute âme vacante avec une sensualité à la Gilmour époque Wish You Were Here.
On peut dire que le groupe s’est trouvé et on ne sait par quel heureux hasard c’est la scène londonienne qui les a réunis, pourtant musiciens globetrotteurs aux collaborations édifiantes. Christian Mendoza a tourné avec un large panel d’artistes, de Nelly Furtado à Enrique Inglesias et Vernon Reid. Linus Taylor est bien connu sur la scène blues londonienne, il a longtemps suivi Bryan Ferry. Luigi Casanova a pu jouer aux côtés de Joanne Shaw-Taylor, Joe Bonamassa et Foreigner, et Chris Brice a accompagné Coldplay sur sa tournée européenne des stades.
Quant au frontman, Ol Beach, il préserve humblement le lien de filiation qu’il a avec le manager historique des Queen, c’est peut-être ce qui l’a éduqué au charisme, le menant pour l’anecdote en première partie des Rolling Stones à Hyde Park en 2013.
Ce premier album a été enregistré en Cornouailles avec le célèbre producteur John Cornfield à qui l’on doit la production des albums phares de Muse, Oasis, Robert Plant et Razorlight et le résultat s’écoute dans un laisser-aller nostalgique, des pics fiévreux, une félicité d’organique retrouvé dans ce monde passé à la machine… le son est physique et on irait bien s’enfermer en studios avec eux rien que pour goûter de tout près, dans leur recette aguerrie, les ingrédients du rock d’anthologie, joués excellemment.
Rolling Stone le dit : « le son est brut… addictif. Du pur plaisir. » et du plaisir en reliefs émotionnels. Si Lone Runner, Wild World, River et Moon Riding nous propulsent dans une jauge dense de gros Festival, avec cette aspiration à lever les bras jusqu’au ciel, à reprendre les lyrics à pleins poumons, One Go et Looking for Love apportent les plaines aux horizons dégagés prétextes à la ballade mélancolique. Reste qu’on est surpris quand le disque nous amène aux dernières mesures de Tower ; en fait on a immédiatement envie d’y retourner.
Au Japon les mélomanes l’ont bien compris, qui leur a valu une signature sur Ward Records suivie d’une scène au Summer Sonic, le Festival le plus important du pays. Et Electric Pyramid d’investir désormais les cœurs de l’hexagone avec un dernier quadrimestre riche d’actualités et probablement quelques dates près de chez vous, à surveiller…
Charlotte Lafon