The Illusion

Dream Machine – The Illusion

juin 2017 |

Il est une tendance qui tend à se pérenniser, les groupes de revival 70s en provenance d’Austin, Texas. Dans le nombre, certains sortent du lot par leur capacité à capter ce qui fait l’essence du psychédélisme, au-delà de l’aspect visuel.

A ce titre, Dream Machine, nouvelle formation initiée par le couple Matthew et Doris Milton, mérite toute notre attention. Bien que The Illusion soit le premier album de ce quatuor, le résultat ne fait montre d’aucune faiblesse et surprend par une certaine maturité dans son exécution.

Influencé sans aucun doute par de grandes références comme The Doors ou Deep Purple, le groupe ne s’en cache pas et propose 11 titres où les riffs de guitare saturée et les envolés d’orgue se taillent la part du lion. Toujours minutieux dans l’équilibre harmonique, des guitares à la voix en passant par la section rythmique, chacun se répond et trouve sa place sans jamais risquer la confusion, même dans les grandes phases instrumentales alambiquées.

On notera également quelques petites escapades au niveau des influences avec un esprit plus funky sur l’excellent All For A Chance ou les mélodies presque 8-bit de l’orgue sur Nothing Left. Ce sont peut-être là les seuls indices de la véritable date de fabrication de cet album tant la production elle-même joue sur les artifices avec un certain talent de prestidigitation. Car que ce soit dans les instruments choisis ou le traitement sonore, Dream Machine s’offre une certaine patine sonore et un grain particulier rappelant les enregistrements à bande et les légères saturations d’un équipement jugé aujourd’hui low-fi.

La promesse est donc tenue, ce néo groupe psychédélique nous replonge dans une époque révolue avec un album hautement référencé mais qui ne singe en rien ses modèles. Pis, il réussit son illusion au point qu’au fil des titres on le prendrait presque pour une obscure galette oubliée des seventies, une pépite méconnue. Dream Machine, les nouveaux Majax d’Austin ? Dans tous les cas chapeau bas !

Julien « Jay » Sahuquillo