City Sun Eater in the River of Life de Woods
Woods, au nom de groupe si brut, nous offre un nouvel album au nom si nébuleux, empli de mystère : « City Sun Eater in the River of Life », perturbera peut-être les fans de la première heure habitués à un son très « lo-fi », mais plaira sans aucun doute aux nouveaux auditeurs qui comme moi, ont apparemment hiberné durant dix ans.
Cet album folk-rock soyeux, mené par la voix radieuse de Jeremy Earl, est parfait pour entrer tout doucement dans le printemps. Doucement, car comme la première bière au soleil du mois d’avril, ça se savoure. Si je ne devais utiliser qu’un mot pour qualifier cet album, je dirais « lumineux » : léger et mélodique, on est bien loin des morceaux crasseux des premiers albums. Et je dois dire que ça fonctionne. Ce qui me plaît surtout dans cet album, c’est cette teinte de world music qui sert de fil conducteur. On est surpris dès l’ouverture avec « Sun City Creeps », qui emprunte à l’ethio-jazz, puis la petite perle pop « Creature Comfort » arrive telle une bouffée d’air frais avec son petit synthé parfaitement dosé. On part ensuite pour la Jamaïque avec « Can’t See At All », joli morceau de reggae-dub. « The Take » est mon véritable coup de cœur de l’album : des percussions discrètes en introduction, une guitare douce puis quelques trompettes viennent épouser la voix tout en subtilité. C’est un très beau morceau folk rock, qui rappelle le style d’America. « The Other Side » ajoute la touche manquante de Bossa Nova tandis que « Hollow Home » clôture l’album avec de jolies secondes voix.
On peut dire que chaque morceau fonctionne à merveille, en apportant une nouvelle pierre à ce bel édifice étonnement cohérent, malgré la multitudes d’influences et de sons venus d’ailleurs.
Coline Philbet
Vinyle sélectionné par Walrus