Baxter Dury, Etienne de Crécy, Delilah Holliday – B.E.D.
B.E.D, Brexit et musique : le triptyque intéressant de B.axter Dury, E.tienne de Crécy et D.elilah Holliday
Alors que la grande rupture est plus qu’imminente, une fracture dans l’Europe, entre les Anglais et le reste du continent, trois irréductibles artistes ont décidé de faire front. Une alliance multiculturelle entre le dandy british Baxter Dury, une figure french-touch qu’est Etienne de Crécy et la talentueuse punkette Delilah Holliday avec comme aboutissement de leur amour l’EP B.E.D.
Avec B.E.D., on ne se couche pas moins bête mais quand même plus heureux
Fraîchement sorti de chez PIAS, l’EP composé de neuf titres est un rayon de soleil dans la grisaille nord-européenne d’un début de novembre pas forcément très joyeux. On commence avec un shoot ultra concentré de caféine au doux nom de Tais Toi, du coup on ne l’ouvre pas. C’est italo-disco dansant comme on aime, Dury parle sur les courbes de Crécy et Delilah pose sa voix robotisée sur un refrain monotonement prenant. Walk Away est un tantinet similaire, le rythme est trouvé et le style est posé. On continue avec How Do You Make Me Feel, sensuel et enfumé, on commence à regretter le rôle d’accompagnement dans lequel est cantonné la figure féminine du projet. Mais voilà qu’elle s’envole avec Fly Away, le timbre est grave et nonchalant, on peut tomber amoureux sans hésitation. L’hiver arrive enfin, White Coats est un bel hommage aux émotions enneigées qui nous prennent au cœur chaque année. Les chansons suivantes : Only My Honesty Matters, Centipedes, But I Think, s’écoutent avec grand plaisir. C’est court, et c’est assez pour aimer l’EP comme il se doit. Manque de temps, l’escapade sous la Manche est terminée, les trois artistes nous disent au revoir avec Eurostars. La rencontre a été courte, entre Paris et Londres mais belle et sincère. Pas de fioritures, c’est brut, sans artifices ni additifs ou conservateurs. Etienne de Crécy est discret mais présent, il a planté le drapeau et rappelé secrètement que nous sommes bel et bien champions du Monde. C’est un espoir pour ceux qui tendent vers l’euroscepticisme.
Hélène Chu